Un PPA, pour Power Purchase Agreement, est simplement un contrat d’achat d’électricité. Il est conclu entre un consommateur (généralement une entreprise, un industriel ou une collectivité) et un producteur d’électricité (souvent renouvelable type solaire, éolien ou hydro). Par ce contrat, le producteur approvisionne le consommateur en électricité sur une durée longue, typiquement de 7 à 15 ans, et à un prix fixe et ferme (quoique souvent indexé) sur la durée du contrat. Cela apporte donc de une visibilité sur le prix à la fois au producteur et au consommateur.
Quels sont les paramètres d’un PPA ?
Bien entendu, le prix de l’électricité et la durée du contrat sont les paramètres essentiels. Il faudra ensuite s’accorder sur les modalités de livraison (physique ou pas), les performances attendues du site de production, les pénalités qui en découlent, les garanties d’exécution consenties mutuellement etc.
Quels consommateurs signent des PPA?
Historiquement, ces contrats concernaient principalement les plus gros consommateurs, car un PPA était complexe à négocier et à mettre en œuvre. Néanmoins, les PPA se démocratisent très rapidement et une certaine standardisation se met en place. Aujourd’hui, un PPA est pertinent dès lors qu’une entreprise dépense plus de 100 K€/an d’électricité
Un PPA remplace-t-il le contrat de fourniture d’électricité ?
Non, les sites de consommation continuent de contractualiser leur approvisionnement avec un fournisseur d’électricité, même dans la cas d’un livraison physique, ne serait-ce que parce qu’il n’y a a priori aucune raison que le profil livré au titre du PPA corresponde à la consommation effective du site. Par ailleurs, un PPA ne porte que sur l’énergie (assortie généralement la garantie d’origine), sans porter sur l’acheminement de l’électricité, les taxes associées, la capacité etc…
Il faut voir un PPA comme un produit de couverture, ou une assurance que se donnent mutuellement un producteur et un consommateur, en figeant un prix pour une quantité d’électricité sur une durée longue. Le consommateur se protège d’une hausse du marché, mais renonce au bénéfice d’une baisse, et vice versa pour le producteur.
L’impact d’un PPA sur les dépenses d’énergie du consommateur dépend du mode de livraison:
- en cas de livraison physique, le consommateur reçoit la production via son fournisseur. Cette production vient minorer sa consommation. Le consommateur paye une facture au producteur, et une facture minorée à son fournisseur d’électricité.
- en cas de livraison non physique, le consommateur reçoit seulement le revenu associé à la production. Ce revenu vient minorer ses dépenses d’énergie.
Sur quel volume porte un PPA ?
C’est totalement au choix des parties!
Les premiers PPA étaient “as produced” : le volume échangé est stricto sensu le volume produit. C’est en principe sécurisant pour le producteur, mais le consommateur souhaitera a minima un engagement sur le niveau de disponibilité de la centrale.
Il est bien entendu possible de s’accorder sur un volume différent, typiquement un profil fixe et ferme qui répond à un besoin : profil solaire, profil base load, profil peak load etc.
Les avantages d’un CPPA ?
La crise de l’énergie de 2021/2022 a mis en lumière le besoin pour les entreprises et industriels d’avoir de la visibilité sur leur coût d’approvisionnement en énergie.
Il est bien sur possible de contractualiser des prix fermes avec les fournisseurs du marché, mais rarement sur un durée qui excède 3 ans, car le marché de l’électricité est particulièrement illiquide au delà.
Ainsi, un PPA permet de sécuriser un approvisionnement électrique, à un prix fixe et ferme, sur un horizon beaucoup plus long que 3 ans. Pour beaucoup d’industries, de PME ou de collectivités, cette visibilité est cruciale
A contrario, un PPA a aussi l’inconvénient d’être très engageant pour les 2 parties: les conditions de sortie sont réduites au minimum nécessaire pour s’assurer que chacun conduit le contrat jusqu’à son terme, indépendamment de la situation du marché de l’électricité à court terme.