On assimile souvent PPA et ACC car dans les deux cas, il s’agit d’échanger de l’électricité de gré à gré entre producteur(s) et consommateur(s). Pour autant, PPA et ACC recouvrent des concepts totalement différents, mais qui se combinent très facilement.
Un PPA est avant tout un contrat d’achat/vente d’électricité de long terme entre 2 entreprises, alors que l’ACC organise les modalités de répartition et de livraison d’électricité entre des points connectés au réseau, sans horizon de temps particulier. A ce titre il est tout à fait possible de conclure un PPA dont les modalités de livraison sont celles de l’ACC.
On peut donc imaginer un PPA, conclu entre un producteur et un consommateur seulement, et qui prévoit une livraison selon les modalités de l’ACC. L’énergie échangée ne passera donc ni par le périmètre de responsable d’équilibre du producteur, ni par le périmètre du responsable d’équilibre du consommateur (généralement le fournisseur). En ce sens, on peut se représenter cette mécanique comme un effacement de production et de consommation simultané, bien que le terme effacement soit impropre, car on le réserve pour une baisse effective de consommation, ce qui n’est pas le cas ici.
Si l’on opte pour un mode de répartition de l’énergie par défaut, cet effacement est déclenché dès lors qu’une production et une consommation ont lieu de façon simultanée. C’est systématique, à la façon de l’autoconsommation individuelle.
Si l’on opte pour une répartition dynamique, on garde la possibilité de déclencher ou pas cet effacement. On dispose ainsi d’un degré de pilotage beaucoup plus élevé, mais cela nécessite en contrepartie une gestion opérationnelle beaucoup plus fine.
Enfin, il est clair qu’en ACC, on ne peut jamais livrer au consommateurs plus que la production, ou que la consommation. Cela confère un caractère très physique à l’ACC, qu’on retrouve d’ailleurs dans la contrainte de proximité géographique de 2/10/20 km. Par opposition, de telles contraintes n’existent pas dans un PPA. Aujourd’hui encore, la plupart des PPA sont sur un modèle « as produced », ou l’intégralité de la production est vendue au consommateur, sans s’inquiéter de savoir où il se trouve, ni s’il consomme réellement ou pas cette électricité.
Il faut d’ailleurs noter que l’ACC s’intéresse avant tout aux points de livraison, et ce sont bien ces points qui sont intégrés dans le périmètre de l’opération, pas les sociétés qui les représente. Dans un PPA, on ne s’intéresse pas aux points de livraison de consommation, considérant que l’énergie est vendue à une société (pas à ses points de consommation) charge à elle de consommer ou revendre cette énergie.
Enfin, le PPA est avant tout un instrument de couverture que se confèrent mutuellement le producteur et le consommateur, en se protégeant l’un l’autre des mouvements de marché. C’est pourquoi les PPA sont conclus pour des horizons de temps long, qui excèdent en tout cas l’horizon de liquidité du marché à terme. En deçà, le recours au marché est infiniment plus simple. A l’inverse, l’ACC est totalement indifférente à l’horizon de temps, et aucun élément de sa mécanique ne relève de cet aspect.
ACC et PPA n’ont donc rien à voir. Mais il ne s’opposent pas et comme nous le disions en introduction, il est tout à fait possible de les combiner.